Interview : Comment la préparation mentale a permis à Rémi de retrouver la performance sur marathon
- Nolwenn nolwenn.faivre@gmail.com
- 7 mai
- 4 min de lecture

Interview de Rémi Blomme, marathonien & producteur d'images
Pour son premier marathon à Paris en 2023, Rémi le boucle en 2h30 — une performance remarquable pour un novice sur la distance !
Animé par l'envie d'améliorer son chrono mais confronté à trois échecs, il a choisi d'intégrer la préparation mentale à son entraînement en vue du Marathon de Séville.
Rémi, peux-tu nous parler de ta relation avec la course à pied et nous dire qui tu es ? "Je suis photographe et vidéaste indépendant depuis une dizaine d’années, spécialisé dans le sport, et je suis basé au Mans, même si je suis très régulièrement en déplacement. Après une enfance et une scolarité où j’avais une relation plutôt compliquée avec le sport et où j’avais l’impression d’être mauvais partout, j’ai commencé à courir à 17 ans. J’y ai tout de suite adhéré par son côté sport individuel, en extérieur et facile à pratiquer partout. J’ai également rapidement pris une licence dans un club d’athlétisme et j’ai pu vite progresser à mon petit niveau grâce à l’émulation collective. J’ai ensuite « stagné » pendant une dizaine d’années car j’ai habité à Paris et j’ai été moins assidu. Mais j’ai continué à faire des courses et à courir avec des amis pour m’entretenir. Ce n’est que fin 2021 que j’ai souhaité me relancer pour tenter de progresser à nouveau et tester de nouvelles distances comme le marathon."

La plupart des expériences qui ont suivi ce premier marathon ont été difficiles et décevantes en partie à cause de ces attentes trop ambitieuses
Après avoir réalisé un excellent premier marathon en 2h30, à quoi attribues-tu les difficultés que tu as vécues ensuite ?
"En prenant un coach, j’ai instantanément progressé et battu mes records sur trois distances en trois mois (10 km, semi-marathon et marathon). Comme j’avais une bonne marge de progression, je n’avais aucune attente en terme de chrono. Cette attente est donc arrivée dans la préparation pour mon second marathon, je me suis mis plus de pression et de stress. J’avais aussi plus d’attentes dans la préparation et la quête d’un bon équilibre entre emploi du temps, travail et sport m’a épuisé. La plupart des expériences qui ont suivi ce premier marathon ont été difficiles et décevantes en partie à cause de ces attentes trop ambitieuses."

Est-ce que ces expériences t'ont poussé à intégrer la préparation mentale dans ta préparation ? "Déjà de nature stressée dans le quotidien et le travail, le fait d’y avoir en plus associé la course à pied m’a poussé à chercher des solutions. La préparation mentale m’a semblé être une bonne porte d’entrée pour essayer de comprendre ce qui n’allait pas et atténuer cette pression. Quand on est dans une impasse, il est essentiel d’aller chercher des aides extérieures."
J’ai toujours constaté que moins j’avais d’attentes sur une course, mieux je la vivais. C’est ce que j’ai essayé de faire sur mon dernier marathon à Séville et ça a plutôt bien fonctionné.

En intégrant la préparation mentale, on change une partie de la recette. Sur quels aspects as-tu ressenti un changement ?
"L’idée est avant tout de prendre plus de plaisir et d’accepter qu’on ne peut pas tout contrôler et tout optimiser. Accepter qu’on fait au mieux avec nos moyens et avoir des ambitions personnelles en adéquation avec notre situation. À partir de là, j’ai donc réussi à moins me focaliser sur le chrono pour apprécier les courses telles qu’elles venaient. J’ai toujours constaté que moins j’avais d’attentes sur une course, mieux je la vivais. C’est ce que j’ai essayé de faire sur mon dernier marathon à Séville et ça a plutôt bien fonctionné."
Quels outils ou techniques de préparation mentale as-tu trouvé particulièrement efficaces pour améliorer tes performances ?
"Au-delà de mieux conscientiser les problématiques me concernant à travers les échanges avec Nolwenn, c’est surtout dans les différents exercices mis en oeuvre que j’ai pu concrètement accompagner des changements dans ma perception de la pratique : respiration, visualisation, méditation… Au même titre qu’un coach physique, avoir une personne qui suit notre progression pousse aussi à se bouger !"
Quand on a une vie à 100 à l’heure, on oublie parfois de prendre du recul sur son propre fonctionnement et on entretient vite une spirale négative. L’apport de la préparation mentale permet déjà de prendre du recul sur soi et de réfléchir à sa pratique et ce qui peut clocher.

Pourquoi recommanderais-tu à un sportif d'intégrer la préparation mentale à son entraînement ?
"Quand on a une vie à 100 à l’heure, on oublie parfois de prendre du recul sur son propre fonctionnement et on entretient vite une spirale négative. L’apport de la préparation mentale permet déjà de prendre du recul sur soi et de réfléchir à sa pratique et ce qui peut clocher. Le(a) préparateur(trice) mental(e) n’a pas de baguette magique pour tout solutionner. C’est un travail à faire sur soi mais qui, accompagné, permet de bénéficier d'outils solides pour avancer et nourrir sa propre réflexion. Car rien n’est jamais acquis."
As-tu ressenti des bénéfices de la préparation mentale en dehors de ta pratique sportive ?
"Assurément. Comme évoqué, je suis de nature stressée pour tout et rien. Les solutions apportées par la préparation mentale pour la pratique sportive se transposent aisément pour le travail ou d’autres sujets du quotidien. Quand la course à pied n’est plus source de problèmes, le travail prend souvent le relais chez moi et je tente d’y apporter les mêmes exercices pour progresser, pour mieux m’écouter et prendre du temps pour moi, quelle que soit la situation."

Les solutions apportées par la préparation mentale pour la pratique sportive se transposent aisément pour le travail ou d’autres sujets du quotidien
Un dernier mot ?
"Merci à Nolwenn pour son écoute et le travail effectué depuis nos premiers échanges."
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